Blanc sur noir, par Kris Nelscott

Ce polar historique a été publié en 2006 par les éditions de l’Aube. Mais si nous en parlons aujourd’hui, c’est pour donner un coup de projecteur sur la série des enquêtes de Smokey Dalton, dont Blanc sur noir est le troisième épisode (la série continue toujours mais les derniers titres n’ont pas encore été traduits en français).

1968 à Chicago. Noël approche. Un dentiste noir, Louis Foster, est retrouvé assassiné dans un parc. La police (blanche) ne semble pas vraiment mener d’enquête.
Smokey est un détective (noir lui aussi) en cavale car poursuivi par le FBI depuis que son fils adoptif, Jimmy, a vu le 4 avril précédent l’homme qui a assassiné Martin Luther King à Memphis.
La femme de Foster demande à Smokey de trouver le meurtrier de son mari.

Smokey doit aussi faire face à deux autres situations. D’abord, un gang de rue menace Jimmy à l’école et veut l’enrôler de force. Ensuite, Laura Hathaway, riche héritière avec qui Smokey entretient une liaison, lui demande d’être son garde du corps alors qu’elle s’apprête à renverser le conseil d’administration de la société que son père dirigeait jusqu’à sa mort.

La force de la série est d’être écrite à la première personne, du point de vue de Smokey. Le lecteur partage ses réflexions, ses craintes, ses hésitations, ses colères, ses humiliations, etc. Il doit souvent se dire qu’à la place de Smokey, il renoncerait, tant l’adversaire – que ce soit ici les gangs de jeunes noirs, les blancs racistes, la police impassible, etc. – est puissant. Mais son esprit de justice, sa ruse et son franc-parler guident Smokey.
Tout cela lui permet de mettre ses interlocuteurs face à leurs responsabilités et de trouver des repères dans cette société américaine des années 1960 où le racisme est parfois sans limite.

C’est ainsi qu’il va découvrir que d’autres crimes – passés presque tous inaperçus aux yeux de la police et de l’opinion publique – ont eu lieu avec la même mise en scène macabre. Cela va le conduire jusqu’à l’identité du meurtrier.

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