Crimes et jardins, de Pablo de Santis

Buenos Aires, 1894. Un antiquaire, Isidoro Ranier, est retrouvé mort au fond du bassin de son jardin, une statuette de Narcisse attachée à son corps. Jeronimo Segui, un de ses amis, confie à l’enquêteur Sigmundo Salvatrio que Ranier faisait partie d’un groupe de cinq personnes qui se sont retrouvées régulièrement pendant plusieurs mois afin de débattre de l’esthétique des jardins. Pour l’un, psychiatre, les jardins doivent apaiser l’âme. Pour l’autre, chasseur, ils doivent reflèter la sauvagerie de la nature. Pour Ranier, ils servent à mettre en valeur de belles statues. Pour Segui, ils doivent conduire l’esprit à la poésie, par différents paliers.

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Le crime de Ranier serait-il lié à l’existence de ce groupe ? D’autres membres seraient-ils menacés ?
Segui pense que le meurtrier est Dux Olaya, grand industriel qui accueillait ces réunions. Ce dernier a une fille, Irène, qui est un peu folle. Elle a été violée le soir de la dernière rencontre du groupe.

Ranier doit aussi faire face à l’étrange comportement de la veuve de son ami et ex-collègue Craig, qui reçoit des visites d’un ancien élève de son mari. Se serait-elle débarrassée elle-même de lui ?
Elle demande à Salvatrio d’enquêter aussi sur la mort du frère d’une amie, décédé à l' »hôtel des suicidés ».

Tout cela forme un écheveau de relations, d’intérêts et de suspicions qui font tout le sel de ce polar historique. Les dialogues sont brillants et tous les personnages, même ceux d’arrière-plan, possèdent un grand attrait. La candeur et l’obstination de Salvatrio impressionnent dans ce monde de faux-semblants. Les lecteurs de ces Crimes et jardins le retrouveront avec plaisir dans Le Cercle des douze, si ce n’est pas déjà fait. Et ils ne regarderont plus un jardin comme avant.

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