Cet album nous emmène dans le Boston de 1827 partager les turpitudes en partie réelles et en partie imaginées du romancier Edgar Allan Poe. Celui-ci n’apparaît pas comme un personnage très sympathique. Croyant en son génie et en la nullité des autres, méprisant les faibles, pervers sexuel, alcoolique, en proie à des hallucinations, il a écrit plusieurs nouvelles mettant en scène des crimes, dont aucune n’a encore été publiée.
Des crimes semblables à ceux qu’il a décrits commencent à se produire en ville. En est-il l’auteur dément et inconscient ? D’autres que lui auraient-ils accès à ses textes et poursuivraient-ils un dessein machiavélique ? Parvenant à reprendre ses esprits, il décide de mener l’enquête comme les héros de ses nouvelles et va s’apercevoir que sa propre méchanceté a fini par se retourner contre lui.
On apprécie dans cet album la qualité du trait et de la mise en scène et l’on en ressort marqué par cette plongée dans l’Amérique des années 1820. Le scénario tient la route et pose la question du rapport entre le réel et la fiction (mais le lecteur n’a pas grand moyen de découvrir lui-même l’explication finale).
Peut-être le texte de Stéphane Louis pourrait-il être moins sophistiqué à certains endroits.
Impressionnant tout de même de réaliser qu’un homme aussi tourmenté que Poe a pu mettre ses démons de côté et produire une aussi grande oeuvre… que cet album donne envie de (re)lire !
Edgar Allan Poe – Hantise, Éditions Soleil, janvier 2014, 14,50 euros.
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