L’onde Septimus (Blake et Mortimer)

Un nouvel album mortel… d’ennui.

Ce ne fut pas facile, admet au début de l’ouvrage le scénariste Jean Dufaux. On le sent bien tout au long de la lecture laborieuse des 66 pages du récit. Une intrigue dont les rebondissements ne sont pas crédibles, un argument scientifico-fantastique incompréhensible, un style qui a oublié d’être léger (d’où vient cette nécessité de doubler doubler souvent souvent les adjectifs chez Dufaux?!), des dialogues parfois à la limite du ridicule… Décidément, Blake et Mortimer ne parviennent plus à inspirer de vraies bonnes histoires. Que leurs éditeurs n’hésitent pas à solliciter des jeunes auteurs… les anciens ont apparemment déjà tout donné.

Quelques exemples de bizarreries : Olric qui déclare (page 25) : « Je lisais les philosophes dans ma jeunesse. Ils m’ont appris une chose : à préférer l’action à la pensée. Et les vainqueurs aux vaincus ». Mort de rire. Pages 19-20 : une voiture bleue fonce à contre sens (pourquoi à contre sens?) sur nos deux héros et se prend un réverbère. Nul lecteur ne connaîtra jamais la raison de cet événement. Pages 18 et 34, deux personnages parlent de la « dernière » guerre. Nous sommes au début des années 50. Il leur suffirait de parler de « la guerre ».septi

L’incohérence des situations et des comportements des personnages : on assiste pages 33-35 à une scène de guerre factice hallucinante dans un asile psychiatrique. La « méchante » tombe nez à nez avec Mortimer qu’elle n’avait jamais rencontré auparavant et a le réflexe immédiat de l’inviter à une soirée le jour-même… à laquelle le professeur se rendra seul, se fera piéger et se reprochera, mais un peu tard (« by Jove », « good heavens » et « bloody hell »!) de n’avoir pas prévenu Blake. Enfin, nous ne sommes toujours pas remis de la facilité avec laquelle, à plusieurs reprises dans le récit, des ennemis jurés peuvent se retrouver alliés contre un autre trois vignettes plus tard sans se poser plus de questions.

La vraie révélation de cet album est le dessin d’Antoine Aubin et d’Étienne Schréder (et la mise en couleur de Laurence Croix).

Qui est le scénariste du prochain épisode ?

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