Sherlock Holmes et le cobra d’or, par Bernard Oudin

Saluons le pas que vient de franchir avec sa première œuvre de fiction Bernard Oudin, spécialiste de Sherlock Holmes et auteur de plusieurs ouvrages savants, dont certains sur le célèbre détective et sur l’Angleterre de son époque.
En réalité, sept des dix nouvelles de ce recueil avaient déjà été publiées en 2004 aux éditions Mycroft’s Brother : L’Aventure de la suffragette amoureuse, L’Aventure de l’usurier sentimental, L’Aventure de la clinique du Dr Sanderson, L’Aventure du cobra d’or, L’Aventure de Sandford Manor, L’Aventure du tombeau du pharaon et la très surprenante dernière, L’Aventure du jardin clos.
C’est le très grand mérite d’un autre passionné du crime et de l’écriture, Jean-Claude Zylberstein¹, que de redonner une nouvelle vie à ces trésors au sein de la Bibliothèque policière qu’il pilote désormais chez J. Éditions.

On retrouve donc pendant dix enquêtes à travers le monde le duo le plus connu de la littérature policière. Et l’on observe, comme dans chaque pastiche holmésien, comment l’auteur joue avec les contraintes du genre : comment il compose de nouvelles aventures tout en faisant référence à d’autres du « canon », comment il cisèle des dialogues qu’on a l’impression d’avoir entendus mille fois mais qu’il parvient à renouveler en permanence, comment il rejoue des scènes holmésiennes classiques (Holmes qui devine le passé d’un personnage en le voyant pour la première fois ou qui lit dans les pensées de Watson ; Holmes qui est plus fort que Scotland Yard…), etc.
Ces nouvelles procurent un grand plaisir de lecture, d’autant plus que l’auteur laisse parfois le lecteur entrevoir la vérité avant la révélation finale… sauf peut-être pour L’Aventure du jardin clos !

Sherlock Holmes et le cobra d’or, J Editions, 2013, 308 pages, 14 euros.