Tuer Napoléon III, par Jean-Baptiste Evette

Paris, décembre 1851. Étienne Sombre est ouvrier typographe et républicain. Il refuse d’imprimer la proclamation du coup d’État du futur Napoléon III et participe, épouvanté par la violence de la répression, aux combats de rue qui suivent celle-ci. Un insurgé lui remet avant de mourir une lettre destinée à une jeune fille, Eulalie, qu’Étienne se prend immédiatement à aimer. Sans emploi et pourchassé par la police, il n’a d’autre choix que de vivre aux crochets de la jeune femme, qui vit de rapines et dont les absences à répétition l’inquiètent. Sa santé et ses rêves d’avenir se délitent au fil des mois. Qui est vraiment Eulalie ? Qui est cette autre femme apparue un jour comme un spectre au milieu d’une explosion et qu’Étienne croit revoir parfois dans la capitale ? Il s’embarque avec une société secrète dans un complot contre l’empereur… Mais ce n’est qu’un des multiples rebondissements de cet ample roman qui déroule son action jusqu’en 1855.

Jean-Baptiste Evette avait été révélé en 1997 par son magnifique Jordan Fantosme. On retrouve ici la même quête d’une identité, la même fraternité qui naît entre des personnages différents. Avec, en prime, une formidable immersion dans le Paris pré-haussmanien, les progrès techniques et les utopies socialistes d’il y a deux siècles. Pour l’écrire, Evette a lu entre autres tous les Rougon-Macquart. C’est en contrepoint de la fresque de Zola qu’il dit avoir conçu son Tuer Napoléon III.

Jean-Baptiste Evette, Tuer Napoléon III, Plon, 580 pages, 19,90 €

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