La Maison de Soie, par Anthony Horowitz

Le plaisir que l’on éprouve à la lecture de La Maison de Soie n’est pas celui des grandes découvertes, mais celui des grandes retrouvailles, comme avec tous les pastiches holmésiens réussis. Qu’est-ce qu’un pastiche holmésien réussi ? C’est une intrigue mettant en scène le plus grand détective du monde et renouvelant subtilement le personnage, tout en restant dans le sillon creusé par Arthur Conan Doyle. L’exercice est brillamment réussi par Horowitz qui, avec humilité, a déjà prévenu qu’il n’écrirait pas d’autre aventure de Sherlock Holmes.

L’histoire commence avec l’irruption d’un gangster américain (mais est-ce bien lui ?) dans la vie d’Edmond Carstairs, marchand d’art à Londres. La personnalité de Catherine, la toute jeune épouse de Carstairs, intrigue Holmes et Watson. Carstairs redoute que le gangster ne soit venu en Angleterre pour venger la mort de son frère, tué par la police après avoir détruit des tableaux que Carstairs venait de vendre à un riche collectionneur américain.

Holmes lance ses amis les gamins des rues sur la piste de l’homme mystérieux, bientôt repéré par l’un des gosses, Ross. L’homme arrive à échapper à ses poursuivants. Ross est rapidement retrouvé mort, atrocement mutilé. Il a sans doute essayé de suivre seul le gangster afin de le faire chanter. Holmes et Watson comprennent que la mort brutale de Ross a à voir avec une mystérieuse maison de soie.

Lorsque Holmes se renseigne à son sujet auprès de son frère Mycroft, ce dernier lui demande de cesser immédiatement son enquête car elle mettrait en cause des personnalités politiques. Mais Holmes, se considérant responsable de la mort de Ross, va poursuivre tout de même. On le retrouve peu de temps après inanimé, un pistolet à la main, à côté du corps de la soeur de Ross, tuée de deux balles dans le corps… Holmes a rarement été aussi près de mal finir…

Horowitz instille de l’humour dans chaque dialogue, du suspense dans chaque page, et les personnages de second plan sont aussi riches d’humanité que les deux amis enquêteurs. Un très beau roman, pour tout lecteur à partir de l’adolescence.

About Jack Sparks