Le Serment des cinq lords (Blake et Mortimer)

Le parfum « Blake et Mortimer » est là… et les invraisemblances aussi !

Le scenario de ce nouvel album des aventures de Blake et Mortimer part d’une anecdote réelle de la vie de Lawrence d’Arabie. Un jour, il égara le manuscrit des Sept piliers de la sagesse dans une gare. La suite de l’histoire continue 35 ans plus tard, lorsqu’une série de vols et de crimes mystérieux secoue l’Angleterre.

Le Serment des cinq lords nous offre soixante pages de belles vignettes et un paquet de surprises dans le scenario. Quelques exemples :

  • page 10, Mortimer révèle qu’il ignorait que l’Ashmolean Museum d’Oxford conservait des souvenirs de Lawrence d’Arabie. Ce spécialiste d’histoire et d’archéologie serait-il atteint de la maladie d’Alzheimer ?
  • Page 11, seul Mortimer remarque que le trou d’une vitrine du musée est trop petit pour laisser passer le violon dérobé. La police et le personnel du musée n’avaient rien réalisé. Quel oeil ce Mortimer !
  • la maison qu’occupe Mortimer à Oxford n’est pas identique pages 14 et 18,
  • page 20, l’inspecteur Lush explique ingénuement à Mortimer que ses « hommes sont formés à ce type d’enquête ». Il s’agit de vols dans un musée. Une fine équipe d’experts que celle de l’inspecteur Lush !
  • page 23, Blake révèle au téléphone des détails de l’affaire dans une salle d’hôpital remplie de monde,
  • page 45, un caporal assiste à un accident de voiture et ne trouve rien de mieux à faire que d’appeler une ambulance plutôt que d’essayer de porter secours lui-même,
  • page 47, juste après avoir découvert l’identité d’un suspect en fuite, Blake et Mortimer s’installent pour une « longue discussion » sans prendre le temps de prévenir la police,
  • sur le fond, le serment fait par les cinq lords est assez invraisemblable (pourquoi cacher de précieux dans un lieu à la portée du premier venu ?), de même que la volonté du criminel de signaler ses vols au musée, alors qu’il avait tout loisir de les réaliser ni vu, ni connu.

Bref, on apprécie davantage dans cet album le trait de Juillard et les couleurs de Madeleine Demille que l’imagination d’Yves Sente.

About Jack Sparks